Mobilisations associatives et politique de la ville à MarseilleAgenda
La question de la gouvernance est au cœur des réflexions de et sur la politique des quartiers et de la ville, depuis prés d'un demi-siècle. Sous ses formes successives, elle s'affiche comme une des politiques les plus innovantes en matière de conduite de l'action publique. Décentralisée et partenariale. elle s'énonce comme ayant ouvert la voie à un apprentissage de la décentralisation, instaurant de nouvelles figures professionnelles (chefs de projets, sous-préfets ville…) et des dispositifs territorialisés inédits. Elle se revendique comme un « laboratoire » de nouvelles formes de coopération contractuelle entre État et collectivités locales, et de mobilisation des forces vives des quartiers : celle des habitants et des associations.

Cette histoire ne peut se contenter d'une approche nationale, et elle doit se faire en prise avec les territoires, en y associant les acteurs locaux. D'où la série de séminaires en région : à Toulouse en mars, à Lyon en mai, à Marseille en juin et en Seine-Saint Denis (date à fixer).
A la différence des autres séminaires, le thème marseillais met au centre non pas des acteurs clairement identifiés, mais plusieurs familles, au point qu'on parle quelquefois de « mondes associatifs ». Leur positionnement singulier au sein des système d'acteurs, à l'interface entre les habitants et les institutions, mérite d'être interrogé.
Paradoxalement la question des associations est peu traitée dans les textes officiels et les rapports qui jalonnent l’histoire de la politique de la ville, alors que de toute évidence elle est centrale dans sa mise en œuvre locale. Alors que les associations paraissent incontournables, leur rôle est largement sous-estimé. Le séminaire de Marseille voudrait aider à combler ce manque sur un terrain particulièrement intéressant, à l'interface entre un vaste territoire marqué par la pauvreté et la ségrégation socio-spatiale, une politique de la ville particulièrement extensive puisque concernant plus du quart de la population de la commune, et un tissu associatif très riche et très ancien.
De fait la place et le rôle des associations dans les programmes d'action de la politique la ville sont difficiles à mesurer et à qualifier. Cela tient notamment à la diversité de ce milieu : on peut par exemple distinguer les associations militantes, portant les revendications des habitants, des associations gestionnaires, faisant fonctionner des dispositifs ou des équipements, et des associations prestataires, en charge d'actions en réponse à une grande diversité d'appels à projets ; sachant que dans le temps la même association peut passer d'une catégorie à l'autre … . Mais d'autres typologies sont possibles.
Cela tient aussi à la spécificité des contextes territoriaux, de leur histoire, de leur géographie et de leur organisation institutionnelle, qu'il faut à chaque fois caractériser, et qui rend périlleuse toute montée en généralité. D'une certaine manière l'approche ne peut être que monographique.
Enfin les situations sont évidemment instables, et il faut les appréhender dans la durée. Quand on raisonne sur une quarantaine d'années, qui vont des premières opérations HVS à 2014, de nombreux déterminants n'ont pas manqué d'influer sur la place et le rôle des associations : ceux propres aux dynamiques des territoires, ceux relatifs aux histoires des associations elles-mêmes, mais aussi ceux qui tiennent aux inflexions, voire aux remises en question, des cadres nationaux de la politique de la ville, eux-mêmes plus ou moins corrélés avec les alternances politiques locales.
Institut méditerranéen de la ville et des territoires, 2 Place Jules Guesde, 13003 Marseille
8H45 ACCUEIL
9H15 MATINEE
Message de bienvenue
Anne Bourgon, directrice de l'ENSAM de Marseille
Introduction à deux voix
Michel Didier et Marie-Christine Jaillet
Présentation du territoire marseillais, panorama de la politique de la ville et figures du milieu associatif
Philippe Méjean et Michel Peraldi
Table ronde, donnant la parole aux associations
Quelle est leur « histoire » avec la politique des quartiers et de la ville, et dans quel rapport avec leur projet associatif ? Quelles ont été leurs influences réciproques : qu'ont-elles apporté à cette politique, et inversement qu'en ont-elles retiré ?
Avec Anne-Marie Tagawa (ADDAP 13), Jo Ros (Université du citoyen), Karim Touche (Ligue de l’enseignement, fédération des des œuvres laïques 13), Yamina Benchenni (Centre social des Flamants), Mbae Soly, (B.Vice).
ÉCHANGES
12H45 PAUSE MIDI
14H00 APRES-MIDI
Table ronde, donnant la parole aux interlocuteurs des associations
Commanditaires, financeurs, partenaires, ils forment avec les associations un système fait de coproduction, d'alliance, mais aussi de dépendance, voire de conflit. Quels retours font-ils sur la parole des associations, et comment témoignent-ils de leur propre expérience ?
Intervenant(e)s au titre des fonctions qu'ils occupaient : Xavier Inglebert, sous-préfet Ville à Marseille (1998 - 2000), Jean-Pierre Perrin, responsable du service Habitat et politique de la ville du Conseil régional, Pierre-Yves Debrenne, directeur du GIP Politique de la ville (ville de Marseille), Marie Martin-Raget, cheffe de projet puis directrice du service Habitat et cohésion sociale de la Communauté urbaine de Marseille, Philippe Oliviero , directeur de l'AR Hlm PACA & Corse, un représentant du FAS.
ÉCHANGES
Réactions à la lumière de l'actualité
José da Silva, du Lab' des possibles, direction de la cohésion de la Métropole Aix-Marseille-Provence
Enseignements et conclusion
avec Samia Chabani, directrice d'Ancrage, et Philippe Estèbe
La séance est organisée avec le soutien de Cité Ressources.